Les Afriques | La banque du futur déjà à l’horizon | le journal de la finance Africaine: "La banque du futur déjà à l’horizon Version imprimable
Une banque-opérateur télécoms ou un opérateur télécom-banque relié à ses bases de données situées à l’autre bout de la planète par un puissant routeur et qui permet à son client d’aller au restaurant, de payer ses factures, ses impôts, de transférer de l’argent ou d’effectuer des versements. Le tout via un terminal mobile. C’est le principe de la banque virtuelle, mais bien réelle, qui ne fait plus tellement partie du futur.
A l’avenir, le banquier pourrait payer cash son attentisme en servant de simple support réglementaire et technique à un produit émanant de l’opérateur téléphonique.
A l’avenir, le banquier pourrait payer cash son attentisme en servant de simple support réglementaire et technique à un produit émanant de l’opérateur téléphonique.
Les nouvelles technologies poursuivent leur développement dans le secteur bancaire. C’est le constat qui se dégageait lors du salon Carte Afrique, tenu à Marrakech du 20 au 23 avril et qui a vu 400 fournisseurs de technologies bancaires, des consultants et des banquiers discuter de l’avenir. L’avenir est plutôt dans l’externalisation des services informatiques. « Le banquier n’a pas à gérer des serveurs et des outils informatiques compliqués », relève Maya Bashir Damer, de CSC Bank Sal, structure basée en Egypte et qui propose aux banques de gérer tout le support technique de la décision bancaire. Attention, prévient Maya Damer, « l’outil informatique ne remplace pas le banquier. Ce sera toujours à lui que reviendra la décision de prendre ou non des risques en acceptant le client qui veut retirer un montant à partir d’un GAB. »
La tendance lourde
Si l’usage du cloud computting (infogérance), qui permet au banquier équipé d’un routeur de gérer à distance sa plateforme technologique, constitue la tendance lourde du secteur, il convient de rappeler toutefois que certaines banques préfèrent, pour des raisons « stratégiques », gérer en interne toute la technologie informatique bancaire.
Les banques n’arrivent pas à accéder à certaines solutions technologiques verouillées par les opérateurs télécoms, car ces derniers veulent prendre le lead. Ce sont eux qui disposent du réseau de clients.
D’autres fournisseurs proposent aux banques d’externaliser tous les services dits de routine : « Ce n’est pas à la banque de gérer l’authentification des billets et des pièces fournies. C’est du temps perdu », relève Patrice Pochard, de Syrse International, qui propose des GAB multifonctionnels qui permettent aux clients, type grande distribution, d’effectuer des paiements et de régler tous les services d’une agence bancaire classique en dehors de celui relevant de l’engagement à accorder ou non un crédit. Cette révolution permettra à l’agencier de se concentrer sur le cœur d’un métier en révolution. Il est possible que dans quelques années la notion de client bancaire soit différente de celle que nous connaissons aujourd’hui.
A chacun son rôle
Les banques n’arrivent pas à accéder à certaines solutions technologiques verouillées par les opérateurs télécoms, car ces derniers veulent prendre le lead. Ce sont eux qui disposent du réseau de clients. Il y a une phase intermédiaire qui pousse certaines banques à opter pour l’usage de technologies alternatives. Les institutions qui font de la monétique depuis 20 ans s’adapteront vite. Mais sans standardisation, ce sera toujours difficile.
En Afrique, il y a un flou juridique total sur cette nouvelle offre basée sur le mobile. Toutes les solutions juridiques ne couvrent pas la monnaie électronique. Récemment, certaines banques centrales ont élargi leurs dispositions. Pour autant, la crainte entre la banque et son opérateur susbiste. La première a peur que son portefeuille clients soit aux mains de l’opérateur. Du coup, en Afrique, c’est le paiement par SMS qui a tendance à s’imposer.
La Banque centrale de Tunisie tranche en disant récemment dans une circulaire que les opérateurs n’ont pas le droit de collecter de l’argent.
A chacun son rôle.
Le partage des commissions Il y aura un business model à établir dans le partage des commissions. Dans certaines régions, les opérateurs s’associent avec les banques qui sont en back office. Le cas de Maroc Télécom au Maroc, allié avec deux groupes bancaires qui n’apparaissent pas au premier plan dans l’offre m-banking, est évoqué en filigrane. Ici, dans ce cas marocain, l’initiative ne vient pas de la banque mais de l’opérateur. Le banquier paye son attentisme en servant de simple support réglementaire et technique à un produit émanant de l’opérateur téléphonique.
Au Kenya aussi, c’est l’opérateur Safaricom (M Pesa) qui avait commencé le m-banking en 2007. C’est par la suite que la Banque centrale est intervenue pour réguler, à la demande pressante des banques. En France, les banques et les opérateurs n’ont accepté de travailler ensemble qu’après avoir constaté que d’autres concurrents, venus d’au-delà des frontières, pouvaient le faire à leur place. Dans la zone Uemoa de l’Afrique de l’Ouest, la banque a tendance à tout laisser entre les mains de l’opérateur. C’est simple, c’est facile. Seulement, attention aux lendemains qui déchantent... Rien ne garantit à la banque que dans un avenir proche le législateur ne revienne sur sa décision de continuer à lui garantir le monopole de la collecte d’épargne. Mais quelque soit l’ingéniosité de l’opérateur téléphonique, il aura besoin de la banque. En Afghanistan, Vodafone a voulu reproduire la success story du Kenya sans succès, faute d’un large réseau d’acceptation.
Dossier réalisé par Adama Wade, en marge du salon Carte Afrique. Marrakech 2011
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